Les Ombres d'Elyranthe - Littératures de l'Imaginaire

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Avant toute chose, nous remercions chaleureusement tous les chroniqueurs et lecteurs qui ont pris le temps de rédiger un avis sur nos livres.

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Mathilde, du blog Livraisons Littéraires.

 

J’avais adoré Ombres, le premier recueil de nouvelles des Ombres d’Elyranthe, dans lequel j’ai découvert des auteurs que je continue à suivre maintenant. Je n’ai donc pas hésité une seconde à postuler pour la deuxième sortie de cette maison d’édition (merci à eux pour l’envoi 😉 ), toujours un recueil de nouvelles, mais d’un seul auteur cette fois : Henri Bé, que j’avais déjà brièvement lu dans Vampire malgré Lui, avec sa nouvelle Neverland. La couverture du recueil est magnifique, dans un ton émeraude, avec une ambiance gothique qui nous invite à passer « de l’autre côté ».

Ce recueil reprend 14 nouvelles déjà parues dans des fanzines, webzines, recueils,… qui nous poussent, comme le titre l’indique, à passer de l’autre côté. De l’autre côté de quoi, vers où? Chaque texte vous le fera découvrir, parfois de façon conventionnelle, mais surtout de manière inattendue et surprenante. J’ai aimé la diversité des genres explorés par l’auteur, du récit gothique au space opera, de la romance à l’horreur, des légendes au monde réel… Nombre de créatures fantastiques sont aussi présentées : le vampire, le zombie, les fantômes, les esprits de la nature… voire des créatures plus indicibles.

J’ai aimé toutes les nouvelles du recueil, chacune construisant un univers complet en quelques pages. Les textes étant plutôt courts, il était rare que j’interrompe ma lecture d’un récit : j’ai adoré la plume de l’auteur et j’ai trouvé qu’il parvenait toujours à laisser un suspense quant à la suite et fin de l’histoire. J’ai souvent été surprise d’où le récit nous emmenait et c’est un élément important à mes yeux, surtout dans des textes brefs. J’ai aussi apprécié qu’au début de chaque nouvelle, l’auteur commente le texte en expliquant son contexte d’écriture et ses inspirations.

Trois nouvelles en particulier m’ont marquée dans ce recueil, dont je vais vous parler ici. Pour les autres, je vous invite à lire le recueil pour en savoir plus ! La première est « Tu mourras avec délices », hommage et suite imaginée du roman Carmilla (que je n’ai pas encore lu, mais qui m’attend sagement dans ma PAL 😉 ). Une ambiance gothique sombre et mystérieuse à souhait, des personnages féminins tout en mélancolie et émotions exacerbées, de vieux châteaux, et surtout un vampire qu’on ne voit pas, mais qui hante les rêves. Un régal !

« Holy End » nous entraîne dans l’Amérique de la ruée vers l’or. On y suit le narrateur, solitaire passant de ville en ville et acceptant des petits boulots. Un soir

qu’il rentre du saloon, il sauve Nada, une jeune femme trouvée le long de la route par un homme qui s’en sert comme gagne-pain, d’un groupe d’hommes assoiffés de violence. Elle va lui demander de l’emmener dans son ancienne ville, cité habitée par des gens qui semblent possédés et qui agissent comme des pantins… Le narrateur va tenter de percer les secrets enfouis au cœur de la mine. L’auteur cite Désolation de Stephen King comme inspiration, j’y ai pour ma part vu aussi une nouvelle version de West World, sans la dimension robot, dans laquelle Nada ressemble au personnage de Clementine pour ceux qui connaissent. Un western sombre, une ambiance un peu malsaine, un récit en deux parties dont la fin m’a très agréablement surprise !

J’ai aussi adoré « La Belle et le Chaos ». On est ici dans un monde post-apocalyptique, une nouvelle drogue ayant fait son apparition permettant aux humains de muter. Si certains ont acquis de super pouvoirs, la plupart ont régressé. Une loterie à laquelle beaucoup se sont essayés, pour leur plus grand malheur. Le narrateur est agent de l’état et consigne les demandes des habitants dans le besoin. Dans ce cadre, il rencontre une jeune femme qui garde son frère mutant enfermé chez elle, sous une forme particulièrement chaotique. Il va tomber amoureux de la jeune femme, mais une rivalité va naître entre lui et l’entité qui vit là. Un monde bouleversé fascinant qui aurait, je pense, mérité un roman !

Une interview de l’auteur est retranscrite à la fin de l’ouvrage. On y parle inspirations, méthodes d’écriture, souvenirs passés, projets futurs… Ce qui m’a le plus étonnée, c’est que l’auteur n’a encore publié que des nouvelles, alors que j’ai trouvé sa plume plus que maîtrisée ! Il s’est lancé dans l’écriture d’un roman cette année, et j’ai pour ma part hâte de découvrir dans quel univers il va nous emmener !


Citations

« Comme tous les soirs, je traverse le parc. Je ne suis accompagnée que du vent qui joue avec les feuilles abandonnées là depuis plusieurs automnes. Je passe entre le regard des statues, renfermées sur leurs rêves de pierre, indifférentes aux fientes d’oiseaux et aux mousses qui les recouvrent. »

« Derrière leurs yeux clos, elles distinguaient des flots de sang qui les emportaient. Des rivières rouges traversant la nuit des temps, issues d’une source inconnue, qui s’incarnaient dans des existences individuelles, puis revenaient à l’indifférencié et s’incarnaient à nouveau, et le sang était La Vie. »

Conclusion

Un très bon recueil de nouvelles : une grande variété de genres et de thèmes y sont abordés, menés par la plume talentueuse d’Henri Bé. Des récits prenants aux fins étonnantes. J’espère pouvoir bientôt découvrir l’auteur dans des textes plus longs !

EXTRA !


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Madelyn, du blog Les Livres Enchantés

 

Je suis complètement gaga des couvertures de cette maison d’édition ! Celle-ci est sombre et mystérieuse avec des inspirations gothiques absolument splendides.

Les univers évoqués dans cette anthologie sont très variés, ce qui fait qu’aucune nouvelle ne se ressemble. Ce sont des récits de l’imaginaire avec du Fantastique, de la Science-Fiction, une pointe d’Horreur…. Il y en a pour tous les goûts ! Certaines nouvelles se déroulent dans le passé, d’autres dans le futur, certaines font suite à des écrits déjà existants, d’autres encore complètement imaginées. Il va y avoir des vampires, des esprits, des zombies et d’autres créatures absolument loufoques et peu ragoutantes !

J’ai trouvé qu’il s’agissait d’un ouvrage très complet puisqu’au début de chaque nouvelle, il y a une explication du contexte de celle-ci avec les raisons qui ont poussé l’auteur à l’écrire et l’endroit où elle a été initialement publiée. Cela m’a permis d’apprécier encore plus certaines nouvelles dont je n’avais pas forcément les références.
À la fin des nouvelles, il y a une petite interview de l’auteur dans laquelle il s’exprime en toute simplicité et qui permet de comprendre ses choix d’auteurs.

DE L’AUTRE CÔTÉ
« la parole que j’ai donnée m’oblige à revenir tant que tu ne m’en auras pas libéré »
Marc voit apparaître son ami Denis, mort récemment. Il lui demande de rompre un serment qu’ils avaient fait étant jeunes pour les protéger… Une première nouvelle sombre et stressante.

LA FUGUE D’AMÉLIE
Une jeune fille fuit la demeure familiale, en quête de liberté… J’ai adoré cette nouvelle dont la chute fut renversante et inattendue, avec une touche d’humour.

TU MOURRAS AVEC DÉLICES
 « Si je reprends la plume, c’est poussée par le besoin, non pas de me justifier, mais d’épancher mon âme. »
Une suite à l’histoire de Carmilla. Une histoire d’amour que rien ne peut arrêter, pas même la mort. Une nouvelle sombre et belle à la fois.

LES TÉNÈBRES DU DEHORS
Une femme dévastée par le chagrin erre dans les rues où les habitants la fuient… Découvrez son histoire et ses chagrins. Beaucoup de mystères et de questions se posent dans cette nouvelle. La plume de l’auteur est exquise !

SAINT DROME
Rêve ou réalité ? Nul ne le sait vraiment. Après avoir passé plusieurs années seul au milieu de l’espace, un homme déboussolé ne sait plus distinguer le rêve de la réalité… Une nouvelle de SF où s’installe le doute tant dans l’esprit du personnage principal que dans celui du lecteur !

HANAKO-SAN Y ES-TU ?
Une légende urbaine japonaise racontant l’histoire d’un meurtre dans les toilettes… De quoi vous donner l’envie de vous retenir ! Cette nouvelle m’a tenue en haleine, elle était très originale et hyper entraînante !

RESTER ENSEMBLE TOUJOURS
Le Virus de la non-mort est devenu réalité et les morts errent désormais dans le monde. C’est dans cet univers post-apocalyptique qu’un couple essaye de survivre. Une nouvelle qui m’a énormément plu car elle touche un sujet que j’affectionne. Le récit est intense, sombre et sanglant à souhait.

LES DEMOISELLES DE LA MINUIT
Quand M et M s’enfuient de la maison, elles sont à des lieues de penser que leur vie est sur le point de changer de manière radicale. C’est une nouvelle assez sombre et légèrement malsaine que nous présente ici l’auteur.

L’ABOMINATION DANS L’ASSIETTE
« Aujourd’hui je ne sors plus la nuit. Et je dors avec la lumière allumée… »
Un étudiant nous raconte ses mésaventures depuis sa collocation avec un certain Hugo, personnage raciste et désireux de vivre de nouvelles aventures. Une nouvelle pleine d’originalité dont la chute m’a donné le sourire.

HOLY END
Une nouvelle dans un registre complètement différent des autres. Un cowboy part à la découverte de Holy End afin de ramener une jeune femme chez elle. La ville semble receler de nombreux secrets !
J’ai aimé ce coup de fraîcheur apporté par une nouvelle qui n’a rien à voir avec les autres. Toujours des mystères, une pointe de fantastique et une plume entraînante.

LA BELLE ET LE CHAOS
L’auteur nous présente une réécriture de la belle et la bête dans un monde dévasté par un virus transformant les êtres humains en métas, des créatures évoluées cherchant à prendre le contrôle du monde. C’est dans cet univers post-apocalyptique que notre personnage principal se rend dans une demeure reculée afin de pratiquer un recensement…
Cette nouvelle était vraiment intéressante et pleine d’originalité. Ce fut un récit beau et tragique à la fois.

SOLVE ET COAGULA
Occultisme, Alchimie et invocation sont les sujets évoqués dans cette nouvelle. Elle est pourtant tellement plus… Elle m’a beaucoup émue par son final.

LE BEAU MARIAGE
Cette nouvelle raconte l’histoire d’Emily, fraîchement mariée, qui entend fréquemment un air de piano et des voix féminines dans la demeure qu’elle occupe avec son conjoint. Quels secrets cachent cette sombre histoire ?
Pleine de mystères avec un fort climat de tension ! Quand l’Histoire côtoie le Fantastique pour former une nouvelle époustouflante. C’est ma nouvelle coup de cœur !

LE PEUPLE DES COLLINES
C’est l’histoire d’une enfant qui préfère la compagnie des arbres (et leurs mystères) à celle des autres enfants.
Une nouvelle qui clôture parfaitement cette anthologie. Elle est surprenante et pleine de fraîcheur avec une pointe de macabre !

Chacune des quatorze nouvelles présentées dans ce recueil a su me surprendre, me tenir en haleine, me donner des frissons… Elles m’ont toutes fait ressentir des émotions fortes. La plume d’Henri Bé est vraiment très agréable à lire et son imagination est sans limite ! Je remercie Les Ombres d’Elyranthe de m’avoir à nouveau fait confiance et de m’avoir permis de découvrir un magnifique ouvrage tant par son contenu que par son esthétique.

 

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Cédric Murphy, du blog Les Aventuriers de l'Imaginaire.

 

De l'autre côté d'Henri Bé nous fait entrer dans un monde étrange et inquiétant, digne des classiques du genre, et comme on aimerait en lire plus souvent.

Il serait difficile de revenir sur chaque nouvelle ; aussi je n'en mettrai en avant que quelques-unes, sachant que toutes valent le détour. Inutile de préciser que j'aime les ambiances type "hantises" et l'épouvante classique. Et sur cet aspect, j'ai été servi !

Tu mourras avec délices nous permet de retrouver avec plaisir Carmilla de Le Fanu ; l'hommage est parfait, le texte en lui-même très bon et le style rejoint sans difficulté celui de son mentor.

Dans un autre registre, Les ténèbres du dehors et Hanako-san y es-tu ? nous emmènent vers d'autres légendes classiques qui sont ici mises en valeur avec succès. Entre rythme soutenu et ambiance posée, on s'y croirait.

L'auteur varie les thèmes mais parvient toujours à maintenir un niveau égal : avec Rester ensemble, toujours, il parvient à rendre une histoire de zombie (pourtant pas ma tasse de thé), intéressante et même passionnante. Avec Holy end, il nous entraîne du côté western de la force, toujours avec cette patte particulière qui vous hante même après lecture.

La belle et le chaos revisite avec brio un conte bien connu et Le peuple des collines, qui clôt le recueil, renoue avec le merveilleux (et surtout son aspect terrifiant) de notre enfance.

Je ne saurais finir cette chronique sans revenir sur LE coup de cœur de ce corpus. Comme dit, la qualité est toujours d'un haut niveau et quasiment tous les textes m'ont emporté. Mais il y en a un, par ses thèmes qui me parlent particulièrement, qui monte encore d'un cran : Le beau mariage. Alliant cette fois un autre conte célèbre et un fait divers historique non moins connu, l'auteur crée une ambiance originale, tout en psychologie et en subtilité.

Au final, De l'autre côté est comme un hommage varié et toujours de qualité, quel que soit le domaine exploré. Entre SF, western, Lovecraft, fantômes de diverses contrées, contes et légendes (autant classiques qu'urbaines), chaque texte nous emmène dans un nouvel univers tout aussi fascinant que les précédents.

En bref, Les ombres d'Elyranthe tapaient déjà fort avec leur anthologie "Ombres" ; elles récidivent cette fois avec Henri Bé qui n'a rien à envier aux maîtres du genre !

 

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 Serge Rollet, du blog L'Essor des Idées

 

J’ai déjà évoqué cette toute jeune maison d’édition franco-belge voilà quelques mois, à l’occasion de la parution de sa première anthologie, « Ombres ». Voilà qu’elle récidive, avec cette fois un recueil consacré à un nouvelliste de talent, Henri Bé. Autant l’avouer, je craignais d’avoir du mal à être objectif dans cette chronique, car je connais cet auteur depuis quelques années, sous son pseudonyme de fondateur et d’administrateur d’un forum d’écriture de haut niveau, l’« Écritoire des Ombres ». Cependant, j’ai été rassuré à la lecture de ce deuxième ouvrage : la qualité est au rendez-vous, et je n’aurai pas besoin de me forcer pour écrire tout le bien que je pense de ce livre.

D’abord, le contenant. Par contraste avec la majorité des petits éditeurs actuels (et surtout des auto-édités !) qui s’obligent à nous infliger des couvertures criardes mijotées par infographie, essentiellement à base de barbares musclés et de pulpeuses demoiselles, « Les Ombres d’Élyranthe » proposent un visuel sobre et de bon goût, « à l’ancienne », ce qui, pour mon cas, change agréablement des Frazetta du pauvre… Autre motif de satisfaction : la relecture et le travail éditorial de mise en page et de typographie ont été réalisés avec sérieux, ce qui n’est pas toujours le cas chez certains micro-éditeurs, et rarement chez les auto-édités.

Voilà pour la forme.

Concernant le fond, Henri Bé nous propose quatorze nouvelles d’une agréable diversité, mais toutes appartenant au genre fantastique. Hantise, vampirisme, après-vie, les thèmes abordés sont classiques, (ce qui ne veut pas dire sans surprise) même si l’auteur ne se prive pas d’explorer les territoires de la SF ou des légendes urbaines. On peut déceler une cohérence interne dans ce recueil : des thématiques fortes parcourent l’ensemble de ces nouvelles, comme des personnages féminins très forts, la solitude et l’angoisse face à la mort et à l’au-delà, et surtout une psychologie très fouillée de chacun des personnages.

En outre, Henri Bé sait comment fonctionne la mécanique délicate d’une nouvelle réussie. Loin des effets faciles et rebattus, il sait comment partir d’une situation souvent banale de la vie quotidienne pour ensuite instiller le malaise face à une anomalie devenant le point où l’histoire bascule dans l’inquiétant et le fantastique. Cette progression dans l’anormal est obtenue grâce à un style sobre, épuré, qui met le lecteur en confiance avant de le confronter au malaise, le prenant ainsi par surprise. Quand un auteur maîtrise son sujet à ce point, nul besoin d’effets grossiers ou de grosses ficelles horrifiques. À l’instar des grands anciens du fantastique, Thomas Owen ou Le Fanu (auquel il rend un hommage appuyé dans « Tu Mourras avec Délices »), Henri Bé a compris que le fantastique ne réside pas dans l’outrance, mais plutôt dans la sobriété quand les effets sont bien dosés.

Si j’ajoute que « De l’Autre Côté » s’ouvre avec une préface pleine d’intérêt de Florence Barrier et se referme avec un jeu de questions et réponses avec l’auteur qui nous éclaire sur sa vie et ses inspirations, vous comprendrez que les moments que j’ai passés en compagnie de ce recueil m’ont comblé, me ramenant au temps où les grands anthologistes nous emmenaient sur les « Territoires de l’Inquiétude »…

 

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Zaroff, du Collectif ZLLT

 

J'ai une longue histoire commune avec Henri Bé, alias Paladin, celui avec qui j'ai fondé l'Écritoire des Ombres en 2011. Mais on se connaissait déjà depuis l'époque du Manoir Fantastique en 2006. Nous avons parcouru un chemin presque identique avec la passion de l'écriture et le fantastique sous toutes ses formes. Nous avons fréquenté les mêmes fanzines et anthologies, des doutes et des réussites ont jalonné notre chemin et, malgré tout, l'émotion reste intacte à travers les années. Ce deuxième opus des Ombres d'Elyranthe rend hommage à cet auteur généreux en regroupant ses meilleurs récits parmi toutes ses productions. C'est également le premier ouvrage sous le nom de Henri Bé car c'est principalement un nouvelliste et ses publications sont éparpillées dans de nombreuses revues, recueils, fanzines, anthologies et webzines. Mon bonheur sera complet lorsque mon complice nous offrira un roman et on sait qu'il aura les moyens de le faire un jour.

 
Quatorze textes magnifiés par une somptueuse préface de Florence Barrier qui rappelle les thèmes récurrents de l'auteur : incertitudes, mort, féminité, symbolique du seuil, fatalité, ambivalence des sentiments, artifices humains... Je ne résiste pas au plaisir de vous citer un passage du récit « Les ténèbres du dehors », initialement paru en 2010 dans le fanzine « Reflets d'Ombres » :
 
« Comme tous les soirs, je traverse le parc. Je ne suis accompagnée que du vent qui joue avec les feuilles, abandonnées là depuis plusieurs automnes. Je passe entre le regard des statues, renfermées sur leurs rêves de pierre, indifférentes aux fientes d'oiseaux et aux mousses qui les recouvrent. Longtemps, ma famille avait possédé et fait entretenir ces jardins. Quelle catastrophe, quelle ruine est responsable de leur délaissement, de ces herbes qui envahissent les pelouses, de ces fleurs qui se sont multipliées hors des bosquets, de ce chaos végétal dans ce qui était avant le royaume de l'ordre ? Certains diraient qu'il est à l'image de mon chaos intérieur. »

 
J'ai toujours aimé la douce mélancolie qui se dégage des textes de Henri Bé. Un trouble qui se mêle à l'effroi. Tout est en nuances légères et l'horreur est souvent teintée de nostalgie. Et je comprends pourquoi Henri tarde tant à écrire un roman : la poésie de l'instant et la vivacité d'une intrigue sont difficiles à transposer sur un long format. Henri a les tripes et l'âme d'un Marcel Béalu (lisez absolument « Mémoires de l'ombre » chez Bibliothèque Marabout pour comprendre mon raisonnement) ; lui seul parvient à tisser des symphonies nocturnes malgré tous les genres abordés : vampires, légende urbaine japonaise, science-fiction, revenants, zombies, abominations lovecraftiennes, western fantastique (Holy End est une merveille), occultisme, paranormal...

 
Je ne vous cache pas que je suis ému. Ce livre laisse des traces dans notre inconscient tant l'écriture est lyrique, belle, sauvage et contemporaine. Henri adapte son style selon les histoires proposées. D'un érotisme cruel à la Jean Rollin aux apparitions orientales, la palette de l'auteur est vaste et colorée. Henri est un impressionniste de l'horreur. Merci pour ce beau moment de lecture.

 

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Steve Martins, auteur.

Je connaissais déjà certains textes de Henri Bé parus sur ce recueil, mais outre le plaisir de les redécouvrir, j'avais hâte de les voir s'offrir une seconde vie et compilés ensemble. Sans surprise, j'ai passé un très agréable moment.

Déjà, rien que la préface, qui met tout de suite dans l'ambiance en soulignant de fort belle manière les thématiques générales des textes.
Je ne paraphraserais pas la talentueuse préfacière, mais je suis en tous points d'accord avec son analyse. Il y a toujours ce point de passage, ce seuil, cet entre-deux où tout bascule dans ces récits et où les personnages connaissent et affrontent leur destinée. De plus, il y a toujours une belle profondeur dans les thèmes abordés (que ce soient les amours libertines, les envies d'émancipations contrariées, les personnalités en dehors des marges, etc.), qui permettent aux récits de rebondir de bien belle façon sur des thèmes a priori classiques, mais traités avec une vision et une approche des plus modernes. Il ne reste plus ensuite à l'auteur qu'à nous cueillir grâce à une plume d'une fluidité et d'une solidité à toute épreuve.


Quels sont les textes que j'ai préférés ?
Le récit qui donne son titre au recueil est un bel essai sur les apparences trompeuses et le caractère inéluctable de nos décisions, les bonnes comme les mauvaises. J'ai bien aimé la variation sur la figure vampirique contenue dans La Fugue d'Amélie (là où Tu Mourras avec Délices m'a moins accroché, car ne connaissant rien de l'histoire initiale, mais j'ai beaucoup apprécié en revanche la plume volontairement désuète). Saint-Drome est une petite merveille SF prouvant (s'il le fallait) toute l'étendue du registre de l'auteur et qu'il m'a beaucoup plu de découvrir. En fait, je me rends compte que je pourrais passer tous les textes du sommaire en revue et y trouver à chaque fois un point d'accroche ou un « truc » qui m'aura laissé une excellente impression. Alors, plutôt que de faire un track by track comme on dit dans le milieu musical, je me cantonnerais à trois récits que je connaissais déjà, mais que j'ai adoré redécouvrir ici, que ce soit pour leur valeur ajoutée au fil du temps ou leur qualité intrinsèque :
Holy End : Magnifique virée fantastique dans un far west halluciné et qui, malgré ses références assumées, trouve rapidement son rythme et son univers propre. La fin, notamment, est d'une extrême et élégante noirceur : j'aime beaucoup.
Solve et Coagula : En tant que grand amateur de mystères insondables et musicien raté, ce texte était fait pour moi ! Plus sérieusement, j'ai beaucoup apprécié la relation qui se noue entre les personnages et l'approche surnaturelle, tout en délicatesse, est un modèle du genre. Encore une belle réussite.
Le Peuple des Collines : Là aussi, un texte que je connaissais déjà, mais que je n'avais pas lu depuis des années. J'aime beaucoup la façon dont l'auteur s'approprie (par la tangente) le thème de la féerie, ici avec une approche moderne et assez sombre à la fois, sortant des sentiers battus. Et toujours cette plume envoûtante, qui en quelques mots, pose sans effort ambiance et décor : de la très belle ouvrage, encore une fois.


Si je reviens spécifiquement sur ceux-là, c'est que leurs sujets ou l'angle choisi me parlent davantage, mais je pourrais en dire de même des autres récits du recueil, à la qualité de finition équivalente. Dans le fond comme dans la forme, c'est en tout cas maîtrisé et solide de bout en bout (sans parler de la variété des thèmes visités), nous faisant presque regretter quelques dizaines de pages supplémentaires. L'ensemble est complété par une couv' magnifique nous mettant de suite dans l'ambiance, ainsi qu'une très sympathique interview en fin d'ouvrage nous permettant d'en découvrir plus sur la personne derrière ces lignes.

Bref, en un mot comme cent : De L'Autre Côté est un excellent recueil de textes fantastiques (au sens le plus large du terme) qui saura contenter tous les amateurs de frissons, « d'ailleurs », de chair fraîche... et de Jean Rollin !
Bien entendu, je ne saurais que trop vous recommander cette délicieuse lecture !

Et j'en profite au passage pour souligner encore une fois le travail impeccable des Ombres d'Elyranthe, toujours au top et qui donne envie d'investir dans de si beaux objets !

 

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Nazteratom aka Monsieur le 6, du blog Le Web-Grimoire de Nazteratom

 

Voilà vous avez compris : ce premier achat chez les Ombres d’Elyranthe m’avait comblé. (NB : référence à Cacesthesia, de Guy Kermen)

Euphorique, j’ai profité du trip pendant quelques jours en me prélassant sur mon lit, faisant de joyeux rêves de tueurs en série, de vision macabre, d’architecture cyclopéenne, de couple de vieux schnocks se massacrant à coup de hachoir devant le Juste Prix … puis fatalement, la substance présente dans mes veines a diminué, les effets se sont amoindris puis totalement dissipés et j’ai retrouvé la morosité du quotidien : boulot, dodo, doudou, école, nounou, embouteillage, cuisine, je ne commets pas d’homicide, je ne commets pas… rrahhhhhh…

Le verdict était clair : Il me fallait de nouveau un shoot.

J’aurais pu m’envoyer un volume de la collection Gore ou Trash, me relire American Psycho ou Orange Mécanique mais j’avais une furieuse envie de nouveauté, un farouche besoin de gouter à une nouvelle came. Comme le hasard fait bien les choses (quand il les fait mal, on appelle ça la poisse), j’ai rencontré dans les profondeurs de L’écritoire des Ombres, un individu sévissant sous le pseudo de Paladin, identité sous laquelle se dissimulait Henri Bé, auteur de De L’autre Côté chez les fameuses Ombres d’Elyranthe. Les premières politesses échangées, Henri m’a rapidement vanté les mérites de sa came et nous nous sommes enfoncés dans le donjon pour discuter en privé. Henri s’est calé dos contre un mur, a furtivement regardé à droite et à gauche et a extrait de son blouson un pavé irradiant d’une puissante lueur verte. Scintillant comme l’enseigne d’une pharmacie apte à soulager mon manque. Tandis que légèrement ébloui, je mettais ma main en visière, Henri me déclarait « c’est de la bonne ». Je lui expliquais que j’étais diablement intéressé, mais que j’étais malheureusement un peu à court de thunes. Arrangeant, Henri m’a proposé comme facilité de paiement un échange contre ma propre came « Réussir sa vie grâce à la magie ». Dans les semaines à venir, dès que nos emplois du temps surchargés nous le permirent, nous nous envoyâmes par la poste nos produits respectifs et en ce jour bénit du 3 juin, cachet de la poste faisant foi, ma fidèle boite aux lettres m’offrit entre deux prospectus, l’objet tant attendu. Après un déballage et un moment de dévotion digne des primates de 2001 de l’Odyssée de l’espace face au monolithe, j’ai dû me rendre à l’évidence : L’heure n’était pas encore venue de s’envoyer la substance tant convoitée. Avant, il me fallait finir mon Graham Masterton du moment, à savoir le jour J du Jugement, un roman d’horreur dans lequel les héros ont fort à faire avec des démons employés par l’armée américaine pendant le débarquement de Normandie. Plutôt réjouissant d’autant que l’auteur met en scène des démons qui existent vraiment (enfin qui sont mentionnés dans les dictionnaires de démonologie, ce qui n’en déplaise à certains, n’est pas tout à fait la même chose). Bon ok, on n’est pas là pour chroniquer Masterton, mais comme je suis un champion de la digression et qu’on est sur mon site, je fais ce que je veux et pi c’est tout.

Donc, Henri Bé… De l’autre côté… Premier détail qui pour moi a son importance, je kiffe la couverture. Elle est élégante, attirante et troublante et reflète bien ce qu’on va trouver à l’intérieur. Les 14 nouvelles qui composent le recueil dégagent toutes leur propre atmosphère. Henri Bé reprend souvent des éléments connus et éprouvés de la littérature fantastique, mais à chaque fois en les employant de façon originale. On a ainsi droit à une histoire d’amour Zombie, des éléments de mythologie lovecraftienne replacés dans le contexte d’un fast-food. Chez Henri Bé, la SF type Space Opera tourne à la fable ésotérique, des fantômes japonais qui évoquent ceux de The Ring hantent les toilettes, des zombies s’invitent dans une ambiance western. Une femme qui croit avoir épousé l’homme idéal tombe en réalité sur un des pires que l’histoire est connu (oubliez ceci, j’en dis déjà trop)… Henri Bé ressuscite la Carmillia de Sheridan Le Fanu, prolonge l’univers onirique de Jean Rollin et de ses femmes vampires, mêle la SF de Philipp K Dick à des phénomènes de hantise aux accents cronenberguien ou même un peu marvelien (j’aime inventer des adjectifs à partir de noms propres). Le point fort de ce recueil c’est de parvenir à rendre identifiable les différentes influences qu’elles viennent du cinéma de genre, de classique littéraires tout en se les appropriant et en créant un univers qui possède sa propre identité servi par une écriture limpide et élégante avec un humour toujours bien dosé. Doser les ingrédients est d’ailleurs un des grands talents de l’auteur. On sourit souvent, mais on ne tombe jamais dans le grotesque. L’hémoglobine jaillit parfois, mais sans jamais atteindre des proportions gore. Donc bravo à Henri Bé pour avoir su synthétiser autant d’éléments disparates, se les approprier et les restituer dans un univers attachant et cohérent. Henri Bé démontre avec ce recueil qu’il maitrise à la perfection les formats courts qui siéent si bien au fantastique. On espère franchement que le bonhomme continuera de nous abreuver de sa prose sous cette forme et nous offre dans un avenir proche un format plus long comme un roman. C’est en tout cas, tout le mal qu’on lui souhaite. Vous l’avez compris « recueil vivement recommandé par Nazteratom aka Monsieur le 6». C’est de la bombe bébé.

 

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Édith Perro, autrice.

Comme je n’avais pas réagi assez vite pour commander le livre au moment de sa sortie, j’ai attendu et d’autant plus attendu que je suis exigeante et que je voulais une dédicace de l’auteur. Début mai je recevais donc cet ouvrage tant espéré.
J’en ai terminé depuis longtemps la lecture, pour tout avouer : j’ai dévoré les 14 nouvelles qui le composent tant elles emportent le lecteur dans une ronde de métamorphoses toutes plus imaginatives les unes que les autres.
Pour être tout à fait complète, j’ai fait la connaissance d'Henri Bé au travers de l’une des nouvelles de cet ouvrage, j’en parlerai donc en premier, même si elle arrive en sixième position dans la liste. Par la suite j’ai pu l'apprécier en tant qu'auteur, son style, son imagination et surtout la force et la présence de ses personnages. Je vais donc tenter le difficile exercice de parler de ces 14 histoires, sans pour autant en dévoiler le contenu.

Hanako-san y es-tu ?
Écrite pour un concours du forum l’Écritoire des Ombres, cette nouvelle ne m’avait pas du tout emballée à l’époque. Elle a été remaniée pour n’en laisser que la substantifique moelle chère à Rabelais et promène le lecteur au travers des affres que subit le personnage principal, entre légende urbaine et folie. Captivante de bout en bout, il est difficile, même à la fin, de déterminer s’il faut pencher pour l’une ou pour l’autre.

De l’autre côté
La première nouvelle de l’ouvrage met en scène deux amis et une promesse donnée sans la connaissance de ce que cela impliquait. Il n’en faut pas plus pour que les caractères dans ce qu’ils ont de mauvais se révèlent, mais les interlocuteurs changent avec les évènements et finalement le miroir est bien plus que ce qu’il semble.

La fugue d’Amélie
Voilà un personnage comme je les aime : Amélie semble être une victime désignée et l’histoire toute tracée, seulement tout est toujours compliqué avec les adolescents et ce qui va de soi à un moment n’est plus d'actualité au suivant. Amélie ne fait pas exception à la règle et la plume d’Henri nous permet de suivre cette surprenante métamorphose.

Tu mourras avec délices
Là encore, le personnage principal est une femme. Elle découvre ce qu’elle est et ce qu’elle aime au fur et à mesure qu’avance l’histoire. Et comme elle se construit, elle apprend à accepter ses choix et inclinations avec toutes leurs conséquences. C’est cette évolution qu’Henri nous raconte… avec délices.

Les ténèbres du dehors
Qui est la dame blanche ? Quelles folies peut-on faire par amour ? Peut-on impunément se jouer de l’innocence ? La pauvre âme qui se retourne sur son passé et ce qui l’a amenée à son infinie solitude connait intimement les réponses à ces questions. Elle les narre avec lucidité et sans aucune amertume.

Saint-Drôme
Une histoire qui alterne avec brio entre science-fiction et fantastique où le personnage principal est aussi paumé que le lecteur. Là encore, Henri amène le lecteur à suivre la prise de décision en donnant toute sa force à la psychologie du personnage. Une pure merveille à mon avis, mais ce n’est pas la seule de ce livre.

Rester ensemble, toujours
Un monde post-apo, un couple qui essaie de survivre et l’amour pour faire tenir le tout. Cela pourrait suffire à une histoire mais tout n’est pas aussi simple qu’il y parait d’abord. Ici le personnage principal a déjà pris ses décisions quoiqu’elles impliquent.

Les demoiselles de la minuit
Deux jeunes filles, (deux sœurs ?) décident de prendre leur vie en main au mépris de toutes les conventions et vont au devant des aventures pour découvrir leur véritable nature et se réaliser. Ce sont les personnages les plus déterminés du recueil, celles qui aspirent le plus au changement de vie et de condition. Là encore, Henri s’appuie sur la psychologie parfaitement maitrisée des protagonistes pour conter cette métamorphose.

L’abomination dans l’assiette
Autre histoire de métamorphose, cette fois due à la bêtise, mais tellement délicieuse…

Holy-end
Un western qui pose les colts de côté pour aller aller se confronter à un être tout-puissant, mais pas forcément omniscient. Une perle inattendue au milieu des pépites.

La belle et le chaos
Autre histoire post-apo dans une bourgade totalement isolée, dans une maison à l’écart, une belle femme, un homme seul et un secret. Tous les éléments sont réunis pour une histoire fantastique servie par une belle écriture.

Solve et coagula
Une très belle histoire, pleine de poésie, d’amitié et d’amour au tout début du XXème siècle quand tout semblait encore possible, que tous les champs de la science et de la métaphysique étaient encore ouverts à qui voulait les explorer. Les deux protagonistes n’hésitent pas à céder à leur curiosité, ils découvrent que le merveilleux aussi a des règles.

Le beau mariage
À la fin du XIXème, un mariage commence comme un conte de fées pour la mariée, mais le bonheur est de courte durée. Le secret bien gardé ne l’est pas tant que ça et la curiosité toujours plus forte que les promesses de ne pas ouvrir la porte.


Le peuple des collines
C’est l’autre histoire d’Henri que je connaissais déjà parmi celles de ce recueil. Je l’avais bien appréciée à l’époque où je l’ai découverte et j’ai de nouveau suivi avec grand plaisir les aventures et les réflexions de cette petite fille perdue dans un monde trop cruel pour elle. C’est un bon choix pour terminer ce recueil puisqu’elle aussi choisit l’autre côté.

 

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Dysmas, lecteur, sur Babelio

 

14 nouvelles fantastiques nous sont proposées ici et un entretien avec l'auteur. Chaque nouvelle est précédée de quelques lignes introductives dans lesquelles les conditions de sa publication sont précisées.
Les textes sont des bijoux amoureusement taillés et ciselés. Henri Bé nous conduit toujours très précisément à sa chute avec une grande maîtrise de son écriture. L'auteur a longuement lu et bien lu ; les classiques comme nous l'apprend l'entrevue en fin de volume. Ce qui ressort aussi de ce recueil c'est la grande diversité des univers : vampires - "Tu mourras avec délices" est un pastiche du Carmilla de le Fanu- fantômes amoureux, SF psychologique, horreur lovecraftienne, fantastique occulte, Western gothique... Cette liste pourrait donner le vertige à un indécis mais l'auteur avec sa patte lui donne une certaine unité : celui-ci a visiblement un grand respect des genres et du genre. Ainsi « Hanako-san y es-tu ? » pourrait parfaitement servir de scénario à un court manga d'horreur nippon tant on y retrouve les situations et personnages qui en font la matière et le charme. De même « Les demoiselles de la minuit » porte l'hommage appuyé au réalisateur et écrivain Jean Rollin.
Alors ce recueil est une ode riche et colorée au Fantastique, à sa grande diversité, lu et digéré par un auteur qui aura probablement scruté respectueusement de nombreuses lignes avant de proposer les siennes.
On ne peut qu'espérer lire plus de Henri Bé dans le futur.respectueusement de nombreuses lignes avant de proposer les siennes.
On ne peut qu'espérer lire plus de Henri Bé dans le futur.

 

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Isabelle Lorédan, auteure, sur Babelio

 

J'ai terminé il y a peu le recueil de nouvelles "De l'autre côté" de Henri Bé, paru aux éditions Les Ombres d'Elyranthe.
Je vais être honnête, il y a bien longtemps que je connais la plume d'Henri, à peu près 15 ans. Elle (pas lui hein) m'a séduite d'emblée. Il faut dire qu'elle a réussi à me faire accrocher à des registres littéraires qui n'étaient, a priori, pas ma tasse de thé. Mais je digresse... Revenons à nos moutons.
Beaucoup des textes qui composent ce recueil avaient déjà été publiés soit dans des fanzines, soit dans diverses anthologies. C'est déjà un gage de qualité en soi car ces textes ont été deux fois sélectionnés.
L'auteur nous fait voyager au travers des époques de l'Angleterre Victorienne au Japon contemporain, et découvrir des univers très sombres peuplés de non-morts, de vampires ou autres créatures issues des mondes parallèles et c'est un vrai régal. Deux textes ne m'ont pas emballée, l'un parce qu'il s'agissait de science-fiction (et je suis assez hermétique à cela), l'autre étant un western (idem que la SF, je crois même que c'est pire car j'ai tout de même lu l'autre texte alors que j'ai décroché de celui-ci très vite).
Cerise sur le gâteau, les nouvelles sont truffées de références qui ne manqueront pas de ravir d'éminents spécialistes du genre, ou qui donneront envie aux néophytes d'aller à la découverte de terres littéraires inconnues.
Bref, et je ne dis pas cela par flagornerie, j'ai vraiment beaucoup aimé cette lecture et je souhaite au tout premier livre d'Henri Bé une longue et belle vie. C'est vraiment de la belle ouvrage.


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